Emilia Perez
Alors que "Emilia Pérez" revient sur le devant de la scène avec ses nominations aux Oscars, difficile de comprendre l’enthousiasme critique qui l’entoure. Si le projet semblait alléchant sur le papier, le résultat à l’écran laisse perplexe tant il accumule les faiblesses.
Le premier problème majeur réside dans le scénario. L’angle choisi est certes original, mais le réalisateur semble s’être satisfait de son idée de départ sans réellement approfondir son sujet. Ce qui aurait pu être un film audacieux et marquant s’étiole rapidement, faute de développement suffisant. L’intrigue, qui semblait prometteuse, s’embourbe et finit par devenir anecdotique, vidée de son intérêt au fil des minutes.
Les personnages, quant à eux, manquent cruellement de substance. L’acteur principal traverse sa reconversion avec une aisance déconcertante, réduisant l’impact dramatique de son parcours. Autour de lui, les figures secondaires ne sont guère plus convaincantes : l’avocate, pourtant plongée dans un univers dangereux, ne semble jamais réellement troublée par la situation ; quant à la mère de famille, elle est déplacée aux quatre coins du globe sans jamais sembler affectée. Ce manque d’épaisseur nuit gravement à l’implication du spectateur.
Mais le véritable point noir du film réside dans son choix de genre. Présenté comme une comédie musicale, "Emilia Pérez" échoue totalement sur cet aspect. Les chansons sont non seulement insipides, mais leurs paroles frôlent le ridicule, ne provoquant que gêne et lassitude. À cela s’ajoute une interprétation vocale médiocre qui achève d’enfoncer le clou : loin d’apporter une plus-value au film, ces séquences chantées le desservent, rendant l’expérience encore plus laborieuse.
En définitive, "Emilia Pérez" s’apparente à un projet inabouti, dont les ambitions initiales sont trahies par une exécution bancale. Si le film brille par son concept, il sombre rapidement faute de rigueur dans son écriture et sa mise en scène.