Chroniques cinéma
Sirat
Avec Sirāt, Óliver Laxe signe une œuvre hypnotique, sensuelle et visuellement sublime, mais qui laisse un goût d’inachevé. Le film impressionne dès ses premières images : la lumière crue du désert, les visages brûlés par le soleil, les sons de la rave qui s’élèvent comme une prière. Tout, dans la forme, relève d’une véritable expérience sensorielle. On se sent happé par la matière même du film — le sable, le vent, le son. Pourtant, derrière cette splendeur formelle, il manque l’essentiel : une histoire.
Caught Stealing
Caught Stealing n’est pas un grand film, et c’est précisément ce qui le rend attachant. Son scénario, un peu maigre et ponctué de longueurs, aurait pu le condamner à l’oubli. Pourtant, on se laisse étonnamment happer — sans doute parce qu’il dégage une énergie singulière, celle des personnages un peu fous, un peu perdus, et d’une époque qu’on regarde aujourd’hui avec tendresse : la fin des années 90, ses bars enfumés, sa crasse new-yorkaise, ses éclats de néons.
The life of Chuck
Avec Life of Chuck, Mike Flanagan s’attaque à une nouvelle méconnue de Stephen King et choisit une construction ambitieuse : raconter la vie d’un homme ordinaire à rebours, en trois actes inversés. L’idée est séduisante et donne lieu à de beaux moments de cinéma, où l’on perçoit toute la fragilité de l’existence à travers des gestes infimes – un sourire, une danse improvisée, un simple trajet de bureau. Mais derrière cette audace se cache un film qui peine à tenir ses promesses.
The Phoenician Scheme
On entre dans The Phoenician Scheme comme on pousserait la porte d’un musée Wes Anderson : symétries impeccables, couleurs pastel parfaitement agencées, costumes millimétrés, répliques sèches lancées avec un sérieux pince-sans-rire. Tout l’univers est là, toujours aussi léché, toujours aussi immédiatement reconnaissable. On s’installe, rassuré de retrouver ce cocon visuel où chaque plan pourrait être encadré et accroché au mur. Sauf qu’au bout de quelques minutes, une impression tenace s’installe : celle de voir un cinéaste qui recycle ses propres trouvailles comme on ressort un vieux costume bien taillé, mais un peu usé aux coudes.
The Last Showgirl
"The Last Showgirl", réalisé par Gia Coppola et écrit par Kate Gersten, est un drame qui plonge au cœur de l'univers des cabarets de Las Vegas. Le film suit Shelly, interprétée avec justesse par Pamela Anderson, une danseuse de cabaret en fin de carrière, confrontée à la perte de son identité professionnelle et personnelle après 37 ans sur scène.
Parthenope
Avec Parthenope, Paolo Sorrentino signe une déclaration d’amour éclatante à Naples et à sa baie. Chaque plan est une ode à cette ville mythique, où la lumière caresse les façades colorées et où la mer semble murmurer les récits du passé. Le réalisateur, fidèle à son style, magnifie chaque décor avec une attention quasi picturale. L’esthétisme est ici porté à son paroxysme, transformant le film en une véritable fresque visuelle où chaque image pourrait être encadrée. La photographie, sublime, capture l’essence de Naples avec une grâce infinie, tandis que Celeste Dalla Porta, en héroïne envoûtante, illumine l’écran par sa présence magnétique.
Mais, la beauté suffit-elle ? l'on en doute.
L'amour Ouf
L'amour Ouf ... pas Ouf du tout.
Il serait peut-être temps d’arrêter de sacraliser la bande à Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos et François Civil. Certes, ils ont su marquer le cinéma français de leur empreinte par le passé, mais faut-il pour autant considérer que tout ce qu’ils touchent se transforme en or ? "L’amour Ouf" est là pour nous prouver le contraire.
Monsieur Aznavour
Le film sur Charles Aznavour est une véritable réussite, en ce qu'il parvient à captiver même ceux qui, à l'origine, ne s'intéressaient pas particulièrement à l'artiste. Il réussit à susciter l'intérêt pour une figure qui, bien que monumentale dans la chanson française, pouvait sembler lointaine ou déjà trop connue.
Small things like these
Adapté du roman éponyme de Claire Keegan, Small Things Like These, réalisé par Tim Mielants, nous plonge dans l'Irlande des années 1980. Bill Furlong, un marchand de charbon interprété par Cillian Murphy, voit sa routine basculer lorsqu'il découvre des vérités troublantes dans un couvent local. Le film aborde avec délicatesse des thématiques universelles comme la culpabilité, la rédemption et le poids du silence collectif. Une œuvre touchante mais imparfaite
Gladiator II
Gladiator II, un voyage plaisant, mais sans la magie d’antan. Quand Ridley Scott a annoncé la suite de son épique « Gladiator », une énorme vague d’excitation s’est emparée des cinéphiles. Le film original, sorti en 2000, est un chef-d’œuvre indélébile dans l’histoire du septième art, mêlant grandeur historique et émotion brute. Gladiator II, en revanche, laisse une impression partagée. Si le spectacle est au rendez-vous, le souffle épique du premier volet semble parfois hors de portée.



















