Parthenope
Avec Parthenope, Paolo Sorrentino signe une déclaration d’amour éclatante à Naples et à sa baie. Chaque plan est une ode à cette ville mythique, où la lumière caresse les façades colorées et où la mer semble murmurer les récits du passé. Le réalisateur, fidèle à son style, magnifie chaque décor avec une attention quasi picturale. L’esthétisme est ici porté à son paroxysme, transformant le film en une véritable fresque visuelle où chaque image pourrait être encadrée. La photographie, sublime, capture l’essence de Naples avec une grâce infinie, tandis que Celeste Dalla Porta, en héroïne envoûtante, illumine l’écran par sa présence magnétique.
Mais, la beauté suffit-elle ? l'on en doute.

Ainsi, derrière cette splendeur visuelle, se cache un manque de structure narrative. Le film avance par touches impressionnistes, enchaînant des scènes parfois déconnectées, sans véritable fil conducteur. On se laisse happer par la beauté des images, mais on peine à s’attacher à une histoire forte et cohérente. Sorrentino, comme à son habitude, privilégie l’émotion brute et l’onirisme à la construction d’un récit solide.
L’art cinématographique repose sur l’équilibre entre le fond et la forme, et si l’un peut sublimer l’autre, il ne saurait s’y substituer. Avec une trame plus structurée, Parthenope aurait pu prétendre à l’intemporalité. En l’état, il demeure une expérience sensorielle fascinante, mais inaboutie, où la beauté pure finit par manquer d’âme.
Sorrentino gagnerait à accorder autant d'attention à la solidité de ses récits qu'à leur esthétique, afin d'atteindre cette alchimie rare qui caractérise les plus grands films.
