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Sirat

la note moyenne est 2.2 sur 5

Avec Sirāt, Óliver Laxe signe une œuvre hypnotique, sensuelle et visuellement sublime, mais qui laisse un goût d’inachevé. Le film impressionne dès ses premières images : la lumière crue du désert, les visages brûlés par le soleil, les sons de la rave qui s’élèvent comme une prière. Tout, dans la forme, relève d’une véritable expérience sensorielle. On se sent happé par la matière même du film — le sable, le vent, le son. Pourtant, derrière cette splendeur formelle, il manque l’essentiel : une histoire.

Sirat

Le scénario, d’une pauvreté désarmante, semble n’être qu’un prétexte à cette succession d’images magnifiques. Un père à la recherche de sa fille disparue dans le désert marocain : voilà une promesse narrative forte, mais le film ne l’exploite jamais vraiment. Les personnages flottent, errent, se dissolvent dans la mise en scène. L’émotion peine à naître, car rien ne s’ancre, rien ne se raconte. On traverse Sirāt comme on traverse un rêve – sans boussole, sans attache, sans véritable enjeu dramatique.

Certes, la beauté plastique du film est indéniable. La photo est somptueuse, la musique envoûtante, le montage audacieux. Mais le cinéma, aussi sensoriel soit-il, ne peut se contenter d’images à contempler. Il doit avant tout projeter une histoire, offrir un récit qui guide le spectateur, qui le bouleverse autrement que par la seule beauté du cadre. Or ici, la virtuosité formelle semble avoir pris le pas sur tout le reste.

Sirāt fascine, oui, mais ne raconte rien. Et si l’on sort ébloui, on sort aussi frustré. Car derrière la transe visuelle, on ne trouve ni chair ni cœur. Le cinéma peut être un poème, mais il doit rester, avant tout, un art du récit. Laxe, en oubliant cela, signe un film qui touche les yeux, mais rarement l’âme.

Chronique ajoutée ce 24 octobre à 19h30.

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