Anora

La première déception vient du scénario. À aucun moment, l'histoire ne se démarque par son originalité. On suit des événements prévisibles, sans grandes surprises, ni audaces narratives. L’intrigue semble patauger dans des clichés vus et revus, peinant à maintenir l’attention du spectateur. Résultat : on s'ennuie ferme et on attend la fin avec l'espoir que, peut-être, le film saura enfin nous captiver, quod non.

Si l’ennui était le seul problème d’Anora, on pourrait encore trouver des circonstances atténuantes. Mais non. Certaines scènes étirées à l’excès deviennent purement insupportables. Les cris incessants et la répétition d'insultes (notamment l’obsession de l’actrice principale pour le mot « fuck ») agacent. Au lieu de créer une tension dramatique ou de renforcer l’immersion, ces choix créatifs exaspèrent et sortent le spectateur de l’expérience.

Les scènes de débauche et de sexe, quant à elles, semblent n’avoir pour seul objectif que de satisfaire un stéréotype du mâle alpha. On peine à y trouver une quelconque plus-value narrative ou artistique. Ce qui aurait pu être un levier pour explorer les thèmes du film s’avère être un simple prétexte sans subtilité.

Seul point à sauver, peut-être, le thème du film : la confrontation entre deux castes sociales. Anora tente d’explorer ce fossé, mais sans subtilité ni profondeur. Ce qui aurait pu être une analyse poignante des inégalités sociales se transforme en une simple toile de fond, aussi fade que les événements qu’elle accompagne.

Le choix de Cannes de récompenser ce film soulève de vraies questions sur les critères de sélection. Si l’objectif était de provoquer des réactions, alors mission accomplie… mais pas dans le bon sens. Un film oubliable, qui peine à justifier son statut de Palme d’or.