Musical Chronicles

Avec Le Disque Bleu, Benjamin Biolay signe un retour à l’essentiel qui lui réussit pleinement. Le double album, pensé comme un diptyque, oppose une première partie plus urbaine, aux arrangements riches, et un second volet plus dépouillé, marqué par des couleurs sud-américaines et une écriture plus lumineuse. Cette construction en deux humeurs donne au disque une cohérence douce, presque narrative : Biolay semble se délester de tout ce qui encombre, pour revenir à ses fondamentaux — le texte précis, l’élégance mélodique, le goût de l’atmosphère juste.

Cinq ans après The Slow Rush, Kevin Parker revient avec Deadbeat, un album que beaucoup ont accueilli avec une certaine froideur. Il faut dire que la promesse d’un virage électronique inspiré des raves australiennes laissait espérer un retour éclatant, un Tame Impala prêt à rallumer la transe. Or, à la première écoute, le disque semble presque éteint. Alors, bien sûr, la déception est facile, et c’est d’ailleurs celle qu’ont exprimée la plupart des critiques dès le lendemain de la sortie : Deadbeat serait un disque fatigué, un Tame Impala sans relief, un virage raté.

Avec Getting Killed, le quintette new-yorkais livre un disque qui refuse la stabilité, qui célèbre la tension, le vertige et la cassure comme des principes créatifs. Rien n’est lisse ici, tout respire, vacille, grince — et c’est précisément là que réside sa grandeur.

Avec No One Was Driving The Car, sorti début septembre 2025, La Dispute signe un retour attendu après six ans de silence discographique. Le groupe de Grand Rapids a choisi de revenir avec une œuvre ambitieuse, pensée comme un récit en actes plutôt qu’une simple collection de morceaux. Le titre, inspiré d’un fait divers impliquant une voiture autonome, annonce d’emblée les thématiques de perte de contrôle, de fatalité et d’angoisse contemporaine. Mais au-delà du concept, c’est la musique qui retient l’attention, tant elle déploie une richesse de textures et de dynamiques.

Il y a des albums qui ne se contentent pas d'être écoutés, mais qui vous traversent et vous laissent suspendu. Essex Honey de Blood Orange est de ceux-là. Six ans après Negro Swan, Devonté Hynes revient avec un disque intime, chargé de souvenirs, de pertes et de lumière. On sent chaque note respirer la vie et la mémoire, comme si l’artiste avait distillé ses émotions les plus profondes dans chaque accord, chaque respiration vocale.

Attendu depuis près de cinq ans, private music, le dixième album des Deftones, marque un retour majeur pour l’un des groupes les plus influents de la scène alternative metal. Après le très salué Ohms en 2020, l’impatience était grande, et force est de constater que cette nouvelle livraison dépasse largement les attentes.

Avec Classic Love, son nouvel EP réalisé en collaboration avec Luke Roberts, Kurt Vile revient dans un format plus court, presque intimiste. L’ensemble respire la simplicité : cinq morceaux, des guitares aériennes, une atmosphère tour à tour mélancolique et ironique, fidèle à l’univers que l’artiste cultive depuis ses débuts. C'est d'ailleurs là que le bât blesse.

Avec Don’t Tap the Glass, Tyler, the Creator délaisse les récits introspectifs au profit d’un projet plus direct, court et dansant. En dix morceaux à l’esthétique rétro-futuriste, il explore une palette de sons eighties : synth-funk, electro, G-funk, le tout servi par une production léchée, souvent ludique.

Près d’un quart de siècle après We Love Life, Pulp revient avec un nouvel album intitulé More, comme une manière ironique de dire qu’il en reste encore sous le capot. Produit par James Ford, cet album a été conçu en un temps record – trois semaines – mais donne l’impression d’avoir été médité plus longuement: les mélodies sont sophistiquées et les arrangements soignés.

Turnstile revient avec Never Enough, un album aussi dense que libéré, qui confirme l’ambition sans limite d’un groupe bien décidé à faire voler en éclats les frontières du hardcore. Si l’énergie originelle est toujours là, elle s’exprime désormais dans un cadre plus large, traversé de synthés rêveurs, de cuivres, de rythmes latins, de passages jazzy, et même de flûtes aériennes. On est loin du cri primaire : ici, tout est plus feutré, plus réfléchi, sans jamais perdre en intensité.

Avec Get Sunk, Matt Berninger revient en solitaire, mais pas vraiment seul. Le timbre grave, les nappes mélancoliques, les tempos lents et cette atmosphère feutrée qui ont fait la renommée de The National sont toujours là – au point qu’on pourrait, à l’aveugle, confondre ce disque avec l’une des dernières productions du groupe.

Après plusieurs années de silence en solo, Peter Doherty refait surface avec Felt Better Alive, un disque aux allures de confession tranquille. Loin des fracas du rock britannique des années 2000, ce nouvel opus s’écoute comme une série de cartes postales musicales, envoyées depuis la côte normande où l’artiste mène désormais une vie apaisée.

La sortie de Pink Elephant, septième opus du groupe Arcade Fire, constitue une énorme déception. Si le groupe canadien avait habitué à des œuvres puissantes et immersives, ce septième opus peine à convaincre : il manque cruellement de relief.

Avec Viagr Aboys, les Viagra Boys livrent un album singulier, à la fois brut et étrangement lumineux. Il s’en dégage une énergie trouble, électrique, traversée de fulgurances qui captivent autant qu’elles désorientent.

L'album Soleil Noir du trio liégeois The Brums s’impose comme une véritable surprise. Il parvient dès les premières secondes à captiver l’attention et à installer un climat émotionnel fort. L’auditeur est happé d’emblée par un univers sonore riche et profond.

Lady Gaga est de retour avec Mayhem, un album explosif qui confirme son statut d’icône de la pop. Sorti le 7 mars 2025, cet opus marque un tournant audacieux, mêlant énergie électro, influences gothiques et sonorités funk. Véritable kaléidoscope musical, chaque titre semble taillé pour devenir un tube, prouvant une fois encore le génie artistique de Gaga.

Avec Sinister Grift, Panda Bear (alias Noah Lennox) propose une œuvre introspective qui marque un tournant dans sa discographie. Cet album, enregistré à Lisbonne avec la complicité de Sonic Boom (Pete Kember), dévoile une facette plus dépouillée de l’artiste, loin des expérimentations sonores saturées de ses précédents projets.

Le 7 février 2025, Squid a levé le voile sur son troisième album, "Cowards", une nouvelle étape dans la trajectoire musicale du groupe britannique. Après les audacieux "Bright Green Field" (2021) et "O Monolith" (2023), cet opus s'inscrit dans une continuité ambitieuse, explorant des thèmes aussi sombres qu'introspectifs : le mal, les sectes, et même....le cannibalisme.

Le groupe belge Pale Grey revient avec It Feels Like I Always Knew You, un album qui se veut conceptuel, où chaque titre porte le nom d’un personnage différent, esquissant ainsi douze portraits sonores. Sur le papier, le projet est ambitieux, chaque titre abordant des thèmes importants et actuels de société, mais, malgré cette intention louable, l’exécution peine à captiver.

Le 17 janvier 2025, sept ans après la disparition de Mac Miller, le public redécouvre un projet longtemps resté dans l’ombre : Balloonerism. Conçu en 2014 mais jugé trop expérimental pour être publié à l’époque, cet album posthume nous plonge dans l’univers singulier du rappeur, oscillant entre mélancolie et audace artistique.

Kendrick Lamar : un maître du rap toujours au sommet. Kendrick Lamar a une nouvelle fois pris tout le monde par surprise en dévoilant son sixième album, GNX, en novembre 2024. Ce projet marque un retour à une formule plus brute et percutante après Mr. Morale & the Big Steppers, qui était plus introspectif et conceptuel. Avec GNX, Lamar prouve qu'il n’a rien perdu de son impact et de sa pertinence dans le rap game.

Après sept longues années d'absence, Franz Ferdinand revient avec un nouvel album qui, sur le papier, avait de quoi ravir les fans. Malheureusement, ce nouvel opus, malgré la joie de retrouver Alex Kapranos et ses acolytes, laisse une impression mitigée.

Enregistré en Italie, à Rome, en juin 2024, The National nous offre un album live de 21 titres, qui reprend une bonne partie de ses plus grands succès, mais y glisse également quelques titres moins connus qui raviront les fans.

Fontaines D.C. n’est plus simplement un groupe, c’est un phénomène. Avec leur dernier album, "Romance", ils signent une œuvre magistrale qui leur permet de gravir les sommets de la scène musicale internationale.