Pete Doherty - Felt better alive
Après plusieurs années de silence en solo, Peter Doherty refait surface avec Felt Better Alive, un disque aux allures de confession tranquille. Loin des fracas du rock britannique des années 2000, ce nouvel opus s’écoute comme une série de cartes postales musicales, envoyées depuis la côte normande où l’artiste mène désormais une vie apaisée.
Dès les premières notes, on comprend que l’ancien bad boy a troqué l’urgence contre la sérénité. Les chansons, baignées de guitares folk et de rythmes feutrés, racontent une sobriété retrouvée, une stabilité enfin conquise.
Mais cette paix retrouvée, si elle a sans doute sauvé l’homme, a-t-elle atténué l’artiste ? L’album, bien que sincère et globalement soigné, interroge: les compositions sont solides, les mélodies efficaces, mais rarement audacieuses. On aimerait être emporté, surpris — or ici, tout semble maîtrisé, presque trop sage.
Où est passé le Doherty incandescent et imprévisible ? Où est passé l'artiste qui a révolutionné la musique en son temps ?
Heureusement, quelques éclats surgissent çà et là. "Calvados" et "Felt better alive" en sont assurément. "Poca Mahoney’s" est de loin le morceau le plus marquant du disque : un petit miracle, porté par la voix de l'irlandaise Lisa o'neill qui accompagne à merveille Doherty. On y retrouve, l’espace de quelques minutes, cette étincelle qui a toujours fait de Doherty un artiste à part.
Il est difficile de ne pas apprécier cet album : il a du charme, une forme de grâce , et on sent que chaque chanson a été pensée sans tricher. Mais difficile aussi de ne pas ressentir une pointe de nostalgie. À force de vouloir aller mieux, Peter Doherty aurait-il rangé une partie de son éclat dans les valises de la désintox ?
Felt Better Alive n’est ni une révolution, ni une réinvention. C’est une œuvre de transition, une respiration honnête. Touchante, oui. Inoubliable, peut-être un peu moins.
Chronique ajoutée ce 24 mai à 18h40