L'amour Ouf
L'amour Ouf ... pas Ouf du tout.
Il serait peut-être temps d’arrêter de sacraliser la bande à Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos et François Civil. Certes, ils ont su marquer le cinéma français de leur empreinte par le passé, mais faut-il pour autant considérer que tout ce qu’ils touchent se transforme en or ? "L’amour Ouf" est là pour nous prouver le contraire.

Ce film, qui se veut une grande fresque romantique, tombe malheureusement à plat. Gilles Lellouche, aux commandes, semble avoir voulu trop en faire, trop en mettre, quitte à en oublier l’essentiel : l’amour. Il en résulte une œuvre confuse, où l’émotion peine à percer sous la surcharge stylistique et les ambitions mal maîtrisées. L’histoire d’amour censée être le cœur battant du film n’a, en réalité, pas su convaincre une seule seconde.
Ce qui frappe particulièrement, c’est le décalage entre les versions jeunes et adultes des personnages principaux. Les jeunes acteurs qui incarnent Jacky et Clothaire livrent une performance sincère et habitée, apportant fraîcheur et intensité aux débuts de cette histoire. Malheureusement, lorsqu’on retrouve ces personnages à l’âge adulte sous les traits d’Adèle Exarchopoulos et François Civil, la magie s’évapore. Ils jouent comme ils le font toujours, dans un registre qui commence à sentir l’usure, et peinent à donner une véritable évolution à leurs personnages.
Finalement, "L’amour Ouf" manque son pari. Lellouche s’égare dans un excès de mise en scène et un trop-plein de références, laissant son histoire se diluer au fil des scènes. Si l’on peut saluer la performance des jeunes acteurs, on ne peut que regretter que le film ne réussisse jamais à réellement nous emporter dans son récit. Peut-être est-il temps pour le cinéma français de renouveler ses visages et ses obsessions ?
