The life of Chuck
Avec Life of Chuck, Mike Flanagan s’attaque à une nouvelle méconnue de Stephen King et choisit une construction ambitieuse : raconter la vie d’un homme ordinaire à rebours, en trois actes inversés. L’idée est séduisante et donne lieu à de beaux moments de cinéma, où l’on perçoit toute la fragilité de l’existence à travers des gestes infimes – un sourire, une danse improvisée, un simple trajet de bureau. Mais derrière cette audace se cache un film qui peine à tenir ses promesses.

Flanagan étire son récit jusqu’à l’épuisement : l’ensemble prend la forme d’un conte interminable, rythmées par trois notes de piano lancinantes et une voix off pesante et omniprésente. À cela s’ajoute des zones d'ombre qui restent inexpliquées et qui donnent parfois l’impression d'un manque d'aboutissement lié sans doute à une volonté d'explorer des thèmes trop vastes, soit de vouloir en faire trop.
Cela dit, il serait injuste de réduire Life of Chuck à ses faiblesses. Le film regorge d’images d’une réelle beauté visuelle, et certaines séquences chorégraphiées possèdent une grâce fragile, presque intemporelle.
On ressort donc partagé. Il y a une vraie sensibilité dans la manière de capter la beauté des instants fugaces, mais elle se noie dans une narration confuse et trop lourde pour vraiment toucher. Life of Chuck laisse une trace étrange : une émotion suspendue, jamais pleinement accomplie.
Chronique ajoutée le 27 août 2025 à 21h43
