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Clamser à Tataouine - Raphael Quenard

average rating is 4 out of 5

Il est difficile d’aborder un livre aussi médiatisé que "Clamser à Tataouine" sans une certaine dose de scepticisme. On craint l’opération éditoriale bien huilée : un livre sur mesure, calibré pour capitaliser sur la notoriété d’un comédien en vogue, plus conçu pour se vendre que pour durer. Pourtant, contre toute attente, ce premier texte dépasse le simple produit littéraire. Le pari, s’il est commercial, est aussi littéraire — et assurément relevé.

Clamser à Tataouine - Raphael Quenard

Dans ce récit, Quenard déploie un style résolument singulier, entre beaux mots et argot. On y retrouve le phrasé caractéristique de l’auteur, reconnaissable entre mille, mais ici transposé à l’écrit avec un soin surprenant. Là où l’oral peut parfois fatiguer, le texte lui, trouve un équilibre rare. Le style est foisonnant, riche d’expressions détournées, de formules inventées, d’images incongrues qui parviennent pourtant à frapper juste. Quenard s’approprie la langue comme un terrain de jeu sérieux, et parvient à créer un univers qui lui appartient pleinement.

Le récit — l'histoire d'un homme marginal, qui après avoir survécu à une tentative de suicide, décide de se venger—avance avec un rythme soutenu, sans temps mort ni digression gratuite. L’auteur a l’intelligence de s’interrompre avant que l’énergie ne retombe, et c’est à souligner : l’histoire reste haletante jusqu’à la dernière page. L’ensemble est porté par une tension narrative qui fonctionne.

"Clamser à Tataouine" surprend par sa fraîcheur, sa liberté. Ce texte marque les débuts littéraires d’un auteur qui n’a pas peur d’être trop, et c’est précisément ce qui fait sa force.

Un premier livre étonnant, revigorant, à conseiller bien au-delà de la curiosité médiatique qu’il suscite.

Chronique ajoutée ce 25 juillet 2025 à 21h45.

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