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L'heure des prédateurs - Giuliano Da Empoli

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Il y a des livres qui éclairent, d’autres qui questionnent. Et puis il y a "À l’heure des prédateurs" de Giuliano da Empoli, un essai qui donne surtout envie de poser le livre pour aller faire autre chose, n’importe quoi, pourvu que cela épargne le lecteur de cette démonstration d’érudition aussi gratuite que stérile ou inutile.

L'heure des prédateurs - Giuliano Da Empoli

Dès les premières pages, on comprend que Da Empoli ne cherche pas à transmettre un savoir ou à faire avancer une réflexion politique (on peut d'ailleurs se demander si le récit peut-être qualifié d'essai), non, son projet semble bien plus intime : nous convaincre qu’il sait tout, sur tout, tout le temps. À chaque page, une citation, un nom, une époque, une référence. Mais à quoi bon tout cela ? Rien ne tient ensemble. C’est un carnaval de figures historiques et contemporaines jetées là sans cohérence, comme si l’auteur avait vidé sa bibliothèque sur la table et mélangé les fiches au hasard.

Da Empoli se rêve en fin analyste politique, en penseur du XXIe siècle capable de décrypter les rouages du pouvoir en s’appuyant sur les leçons du passé. Mais ses comparaisons ne tiennent pas : elles sont souvent simplistes, parfois absurdes, toujours fumeuses. On a l’impression qu’il enfile des parallèles comme des perles, sans se soucier de leur pertinence ou de leur validité. L’histoire devient un prétexte, la géopolitique un terrain de jeu pour son ego.

Le livre ne suit aucune structure identifiable. Les chapitres semblent s’écrire au fil d’une pensée erratique, où les transitions n’existent pas et où les idées naissent pour mieux se dissoudre dans le paragraphe suivant. Le lecteur, lui, navigue à vue, balloté d’un sujet à un autre sans boussole, avec pour seul fil conducteur l’obsession de l’auteur pour les puissants, les manipulateurs, les "prédateurs" — figures fantasmées d’un monde qu’il prétend décrypter mais qu’il ne fait que survoler, sans jamais s’y ancrer.

À la fin de cette lecture chaotique, on se demande ce que voulait dire ce livre, quel était son objectif, quelle idée souhaitait-il faire germer. Si ce n'est des portes ouvertes enfoncées, rien, ou le goût amer d’avoir lu 160pages d’un monologue prétentieux, émaillé de clins d’œil intellectuels dont la seule fonction est de flatter leur auteur.

À l’heure des prédateurs est l’archétype du livre pseudo-intellectuel : un bric-à-brac d’idées mal digérées, une vitrine de culture générale déployée avec l’élégance d’un paon dans une salle de rédaction. À oublier, et vite.

Chronique ajoutée ce 3 août 2025 à 16h58

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