Les derniers jours de l’apesanteur - Fabrice Caro
Avec Les derniers jours de l’apesanteur, Fabrice Caro délaisse l’humour absurde et grinçant qui a fait sa réputation pour livrer un roman plus doux, empreint de mélancolie. On y suit Daniel, lycéen en terminale au début des années 1990, dans ses derniers mois d’adolescence où tout questionne : les amitiés, les amours maladroites, l’ennui des cours et les rêves encore f(l)ous de l’avenir.

Le roman prête à sourire par la précision des descriptions et les situations cocasses qui rappellent à chacun — surtout à ceux qui ont grandi dans les années 80-90 — leurs propres maladresses. Mais on y perd le Caro de l’humour absurde et ravageur ; ici, le rire devient discret, bienveillant, au service de l’émotion. Le style, limpide et sans fioritures, épouse les pensées du narrateur, offrant une immersion dans cette apesanteur du passage à l’âge adulte.
Caro dépeint avec une finesse remarquable le désordre intérieur des adolescents de sexe masculin : la confusion, la pudeur, le désir, la peur de grandir. Ce regard précis intéressera aussi les lectrices, curieuses de comprendre ce qui se trame dans la tête des garçons de cet âge. Les derniers jours de l’apesanteur n’est pas un roman spectaculaire, mais un texte tendre, lucide et sincère sur la fin de l’insouciance — un Caro moins drôle, mais peut-être plus touchant que jamais.
Chronique ajoutée ce 20 octobre 2025 à 19h55.
