Les Vivants - Ambre Chalumeau
On referme Les Vivants d’Ambre Chalumeau avec un sentiment profondément mitigé. Il y a dans ce livre une promesse, une énergie, un style parfois très juste, mais aussi une accumulation de défauts qui empêchent l’ensemble de réellement convaincre.

Il faut d’abord reconnaître que l’écriture est globalement agréable, parfois brillante. Certains passages se distinguent nettement: la fin, notamment, parvient à relever le niveau général du roman. Il y a là une maîtrise qui laisse entrevoir un vrai talent littéraire. Ambre Chalumeau écrit bien, c’est indéniable, et c’est ce qui donne envie de la lire à nouveau.
Mais ce style ne suffit pas à compenser les faiblesses d’un récit qui semble trop enfermé dans son propre univers. Les Vivants donne l’impression d’avoir été écrit par une "adulescente" nostalgique de ses années lycée, et cette mélancolie générationnelle risque de ne parler qu’à une frange bien précise de lecteurs – ceux qui partagent les codes, les références, le mode de vie d’une jeunesse (dorée) parisienne.
Les personnages, pour la plupart, tombent dans la caricature. On est face à une succession de clichés – sur les relations amoureuses, l’amitié, le deuil, la fête, les dérives – déjà vus et revus. La sincérité, parce qu'on ne doute pas de celle-ci (le roman étant sans doute pour partie autobiographique) ne suffit pas à renouveler des thèmes usés.
On ne peut qu’inviter Ambre Chalumeau à sortir du cercle étroit du Paris germanopratin, qui ne parle à la majorité - et qui plus est a tendance à crisper -, et à trouver une histoire originale, qui, portée par sa plume prometteuse, pourrait donner naissance à un grand roman.
Car le potentiel est là. Si elle parvient à s’extraire des clichés et à élargir son regard, nul doute qu’Ambre Chalumeau pourra, à l’avenir, écrire un livre marquant. En attendant, Les Vivants reste un premier essai inégal, séduisant par instants, mais encore trop témoin d'une autrice qui n'a pas suffisamment vécu.
Chronique ajoutée le 3 mai 2025 à 14h14
